À l’occasion du mois de la physiothérapie 2021, l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ) met en valeur la participation des professionnels de la physiothérapie et des étudiants en physiothérapie à la campagne de vaccination contre la COVID-19.
Autorisés depuis décembre 2020 à administrer le vaccin contre l’influenza et la COVID-19, les physiothérapeutes et les technologues en physiothérapie ont répondu en grand nombre à l’appel du gouvernement. Ils sont plusieurs centaines de physiothérapeutes et de technologues en physiothérapie à s’être formés à cette activité.
Tanya Laberge, physiothérapeute
Quatre jours par semaine Tanya Laberge, pht, exerce à la Clinique Multi-Santé de Pointe-Claire, où elle traite une clientèle adulte ou sportive, principalement pour des problèmes orthopédiques. Le cinquième jour, cette physiothérapeute injecte le vaccin contre la COVID-19 à l’aréna Bob-Birnie, un centre de vaccination du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Qu’est-ce qui vous a motivé a participé à la campagne de vaccination?
En tant que physiothérapeute, c’est dans ma nature de vouloir aider les gens.
Au printemps 2020, je me suis portée volontaire pour prêter main-forte dans les CHSLD. J’ai alors été formée au poste d’aide de service, une fonction que ma formation en physiothérapie m’a vraiment aidée à apprivoiser. Effectuer des transferts sécuritaires, prendre soin des patients et soutenir nos collègues, c’est l’essence même de nos professions.
Après ma formation, j’ai intégré une zone chaude dans un CHSLD. J’ai vu les ravages que la maladie pouvait faire au quotidien… C’est pourquoi je n’ai pas hésité à m’inscrire pour contribuer à la campagne de vaccination dès décembre 2020. Je considère que c’est un privilège de pouvoir offrir son aide d’une façon aussi directe et efficace.
À quoi ressemble l’ambiance en centre de vaccination?
L’ambiance est vraiment agréable. Il est extrêmement stimulant de travailler dans un contexte multidisciplinaire, au côté de pharmaciens, de dentistes, de vétérinaires, d’infirmières et bien d’autres encore. Plusieurs professionnels sont à la retraite et ont repris du service pour aider. D’autres, comme moi, travaillent à plein temps.
Je vaccine environ 60 personnes par jour. Beaucoup d’entre elles expriment une vraie reconnaissance pour notre implication. C’est une très belle expérience!
Quelle expérience de vaccination vous a particulièrement marquée?
Depuis le début du mois d’avril, tout à fait par hasard, il m’arrive d’injecter le vaccin à des patients que je traite en physiothérapie. Eux comme moi sommes ravis de cette coïncidence!
En général, s’ils sont un peu anxieux, ils se détendent tout de suite en voyant que c’est moi qui vais réaliser l’injection. C’est une occasion unique de voir à quel point les patients font confiance aux professionnels de la physiothérapie et se sentent en sécurité avec nous.
France Piotte, ancienne physiothérapeute
Comme près de 150 professionnels de la physiothérapie à la retraite, France Piotte a repris du service en 2021 pour participer à la campagne de vaccination contre la COVID-19. Cette ancienne physiothérapeute a notamment exercé la physiothérapie à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, principalement dans le domaine musculosquelettique, avant d’enseigner à l’Université de Montréal. Depuis mars, elle injecte le vaccin au CISSS des Laurentides, à Sainte-Agathe-des-Monts et à Saint-Jérôme.
Qu’est-ce qui vous a motivé a participé à la campagne de vaccination?
J’ai posé ma candidature pour contribuer à la campagne de vaccination dès que ça a été possible en janvier 2021. Je trouvais important de participer à l’effort collectif et de faire ma part pour que la situation s’améliore.
Je suis très heureuse à la retraite et j’étais loin de m’ennuyer. Je fais du sport et du bénévolat, je m’occupe de mon terrain, et, avant la pandémie, je passais même quelques mois à l’étranger. C’est vraiment le contexte de pandémie qui m’a amenée à participer à cette activité collective.
À quoi ressemble une journée-type?
Nous avons toujours une rencontre en début de journée avec les infirmières responsables et tout le personnel du centre de vaccination. On nous informe du nombre de vaccins disponibles et des nouveautés dans le fonctionnement de la campagne.
Ensuite, le rythme dépend du nombre de rendez-vous donnés et du nombre d’injecteurs présents. Cela fluctue au fil de la journée. Il y a des moments très occupés, où on peut vacciner 15 à 20 personnes par heure.
Les infirmières nous aident dès que nous avons des questions. On se sent bienvenus! Parmi les professionnels qui injectent le vaccin, il y a beaucoup de retraités, mais aussi des plus jeunes, qui sont, entre autres, dentistes, médecins ou encore chiropraticiens. J’ai même retrouvé une ancienne étudiante en physiothérapie! L’ambiance est bonne.
Quant aux personnes qui se font vacciner, elles sont heureuses d’être là et reconnaissantes. Chez les premiers groupes vaccinés, ceux des personnes âgées, on sentait aussi un vrai soulagement et un réel espoir de pouvoir sortir de leur isolement.
Ce qui me plaît le plus dans cette activité, c’est cet aspect humain, ce contact gratifiant avec les personnes qui se font vacciner et la collaboration très agréable avec les infirmières et les autres professionnels.
Votre expérience en physiothérapie est-elle utile dans le contexte de la vaccination?
Pratiquer la physiothérapie m’a habituée à être en contact avec les gens, à poser des gestes précis, à sentir tout de suite si quelqu’un est stressé et a besoin d’être rassuré.
La physiothérapie ne nous prépare pas à l’utilisation de seringues. Je n’avais jamais imaginé que j’en utiliserais. Malgré une certaine nervosité au départ, une fois ma formation reçue, je me suis rapidement sentie compétente et capable d’administrer le vaccin.
Julie Lelièvre, technologue en physiothérapie
Julie Lelièvre, T. phys., exerce à l’installation des Basques du CISSS du Bas-Saint-Laurent, où elle effectue des suivis à domicile auprès d’une clientèle âgée en perte d’autonomie et participe à la réadaptation des patients qui ont subi un remplacement de la hanche ou du genou. Impliquée dans la campagne de vaccination depuis le 22 février, elle s’est découvert une passion pour cette nouvelle activité.
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à la campagne de vaccination?
Comme beaucoup de professionnels de la physiothérapie, je suis tournée vers les solutions. Je me suis dit qu’il fallait tous mettre l’épaule à la roue pour s’en sortir.
Sur le plan professionnel, c’est très différent de nos activités habituelles en physiothérapie et je trouvais que c’était un beau défi d’apprendre à injecter un vaccin.
À quoi ressemble une journée type?
Il n’y a pas vraiment de journée type de vaccination. Le point commun, c’est la reconnaissance qu’expriment les personnes qui reçoivent le vaccin. Les gens nous remercient sincèrement. On a vraiment l’impression de les soulager.
Fin février, j’ai effectué cinq jours de vaccination intensive dans des centres d’hébergement comme les résidences privées pour aînés (RPA), accompagnée d’une infirmière à la retraite qui a repris ses activités pour participer à la campagne de vaccination. Nous avons travaillé de concert avec le personnel, notamment en ce qui concerne les résidents qui avaient des problèmes cognitifs. Ça s’est très bien passé!
Dans la communauté, en centre de vaccination, il m’est déjà arrivé d’administrer le vaccin à plus de 100 personnes en une seule journée.
Quelle expérience de vaccination vous a particulièrement marquée?
La première fois que j’ai administré le vaccin, c’était à l’employé d’une résidence. L’expérience a été positive et m’a permis de prendre confiance.
Jamais lors de mes études ou au fil de ma carrière en physiothérapie je n’avais imaginé que je manipulerais des seringues. Finalement, cette activité exceptionnelle est une vraie révélation. J’adore effectuer des injections!
Sylvie Leduc, physiothérapeute
Sylvie Leduc, pht, exerce habituellement à la clinique Centre Chiromédic de Laval. Ses domaines de pratique principaux sont la rééducation périnéale et pelvienne et les troubles musculosquelettiques. Depuis janvier 2021, cette professionnelle de la physiothérapie participe à la campagne de vaccination au Palais des congrès de Montréal et en clinique mobile.
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à la campagne de vaccination?
Lors de la période des fêtes, l’hiver dernier, j’ai ressenti un fort désir d’être utile à la société. L’effort colossal de la vaccination, qui commençait à poindre à l’horizon, m’a semblé l’occasion idéale d’aider la population à revenir à une vie normale. J’ai posé ma candidature sur le site du gouvernement et j’ai été contactée dès le lendemain pour commencer ma formation le 7 janvier au Centre d’hébergement de Saint-Henri.
À quoi ressemble la journée-type dans les centres de vaccination?
Au Palais des congrès de Montréal, chacun d’entre nous peut vacciner jusqu’à une quarantaine de personnes par jour. L’atmosphère est excellente entre les différents professionnels présents (infirmières, dentistes, professionnels de la physiothérapie, ou encore vétérinaires) et l’entraide est incroyable. Nous sommes tous là pour la même raison, que ce soit pendant quelques heures ou quelques jours par semaine.
En équipe mobile, on se déplace dans les CHSLD, en résidences pour personnes âgées, dans des foyers de groupe, et dans plusieurs autres milieux de vie pour vacciner des personnes qui auraient des difficultés à se rendre dans un centre de vaccination.
Au Palais des congrès comme en clinique mobile, les personnes à qui on administre le vaccin sont vraiment heureuses de le recevoir!
Je suis présente trois jours par semaine en centre de vaccination. Les deux autres jours, je pratique la physiothérapie.
Quelle expérience de vaccination vous a marquée récemment?
Il y a quelques jours, nous avons eu une journée bien particulière. Notre équipe mobile de sept personnes est allée vacciner des itinérants à l’Accueil Bonneau et à la Mission Bon Accueil.
Les employés, les bénévoles et les itinérants nous ont reçus de manière exceptionnelle. Ils étaient ravis de recevoir le vaccin et vraiment reconnaissants. Ça a été une expérience humaine et professionnelle hors du commun. Mes collègues et moi avons vraiment eu le sentiment de faire quelque chose d’utile.